Dans cet interview, on rencontre une normande de 31 ans qui a fait un burn out et qui partage son expérience. De la prise de conscience, aux actions menées pour se remettre sur les rails, elle insiste notamment sur la manière dont le voyage l’a aidé à reprendre confiance et à surmonter cette étape.
- Commençons par faire ta connaissance, d’où viens-tu, quel âge as-tu et quel était ton poste et tes fonctions pro ?
- Comment définis-tu le burn out ?
- Peux-tu nous expliquer rapidement le contexte de ton burn out ?
- Quels étaient tes symptômes (déprime, fatigue, etc.) ?
- Comment t’es-tu rendu compte que tu faisais un burn out ?
- Combien de temps ça t’as pris de réaliser que tu faisais un burn out et pour réagir ?
- Quelles dispositions as-tu prises par rapport à ton travail ?
- qu’est-ce-que tu as fait pour t’en remettre ?
- Comment le voyage t’a-t-il aidé à remonter la pente et te reconstruire ?
- Qu’est-ce-que tu as tiré de ton burn out et du voyage que tu as fait ensuite pour te reconstruire ?
- Qu’est-ce-que tu as tiré de ton burn out et du voyage que tu as fait ensuite pour te reconstruire ?
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Commençons par faire ta connaissance, d’où viens-tu, quel âge as-tu et quel était ton poste et tes fonctions pro ?
Salut !
Moi c’est Juju. J’habite à Paris, je suis originaire de Normandie et j’ai 31 ans. Il y a un an j’ai été diagnostique en état d’épuisement professionnel, le fameux burn out.
Lorsque c’est arrivé j’étais cheffe de projet dans le domaine de la formation professionnelle pour des personnes qui sont réfugiés en France. Je devais coordonner et piloter des actions de formations sur le quart nord-ouest de la France.
Comment définis-tu le burn out ?
Comme le mal du siècle ! C’est un état d’épuisement émotionnel et physique extrême qui fait qu’à un moment on craque et que l’on n’a plus la capacité d’effectuer les tâches que l’on a pu réaliser auparavant avec enthousiasme.
Peux-tu nous expliquer rapidement le contexte de ton burn out ?
Un contexte interne à l’entreprise très compliqué à la suite d’une fusion :
- Relations dégradées au travail car les chefs n’étaient pas en mesure de tenir leur promesse sur une amélioration des conditions de travail et des perspectives d’évolution
- Pression permanente pour faire du résultat car l’activité devait être la même malgré le COVID
- Contact permanent avec des collègues qui sont mécontents à cause de la situation
- Insécurité de l’emploi car menace de voir son poste supprimé
Quels étaient tes symptômes (déprime, fatigue, etc.) ?
Fatigue, stress, nervosité, perte d’estime de soi, anxiété, déprime, troubles du sommeil, déni.
Comment t’es-tu rendu compte que tu faisais un burn out ?
J’étais en congés. Et j’étais tellement dégoutée par l’idée de retourner travailler que je n’ai pas pu y retourner. C’est aussi simple que ça.
Combien de temps ça t’as pris de réaliser que tu faisais un burn out et pour réagir ?
La fatigue n’a fait que d’aller de manière grandissante sur une phase de 6 mois. J’ai mis le temps de mes congés pour sortir du déni et réaliser que j’étais à bout, donc 1 mois et ensuite s’en est suivi des démarches pour quitter mon entreprise qui ont pris 6 mois (délai légal).
Quelles dispositions as-tu prises par rapport à ton travail ?
J’ai été en arrêt maladie pendant deux mois et demi. En parallèle de mon arrêt j’ai été accompagné par les représentants du personnel. Finalement nous avons trouvé un terrain d’entente avec les responsables RH pour me permettre de partir pour maladie (licenciement pour inaptitude sans possibilité de reclassement).
qu’est-ce-que tu as fait pour t’en remettre ?
Un travail thérapeutique important : suivi médecin traitant, suivi psychologue, suivi hypnothérapeute, suivi naturopathe, suivi acuponcteur.
Une hygiène de vie saine : repos, sport, lecture, routine.
Maintenir une vie sociale via des sorties dans la semaine pour voir des amis mais également à l’occasion de week-ends. C’est important de ne pas s’isoler et donc c’est important de bien s’entourer, c’est-à-dire de personnes bienveillantes qui comprennent notre contexte et ses enjeux.
C’est une période ou l’on est vulnérable donc c’est important de fuir les personnes qui sont toxiques pour nous et que l’on a déjà du mal à affronter/supporter lorsqu’on va bien.
C’est une période ou l’on est susceptible donc c’est aussi important de se tenir à l’écart des jugements de valeur/ remarques qui ne vont pas dans le sens de nous soutenir.
Comment le voyage t’a-t-il aidé à remonter la pente et te reconstruire ?
Tout d’abord, je dirai que le voyage en nous occupant l’esprit (préparation, trajets, rencontres, activités, ect…) nous permets de faire « diversion » et nous fait sortir des schémas de ruminations.
En suite le voyage permet de mettre les choses en perspectives, car le burn out c’est le symptôme d’une société occidentale contemporaine qui est dans la performance et toutes les sociétés ne fonctionnent pas de la même manière.
Enfin, le voyage ça permet de reprendre beaucoup de confiance en soi/estime de soi car lorsqu’on voyage on sort très souvent (pour ne pas dire tout le temps) de sa zone de confort. Et donc ça fait du bien de se dire qu’on est capable de le faire.
Qu’est-ce-que tu as tiré de ton burn out et du voyage que tu as fait ensuite pour te reconstruire ?
Avant de partir, j’avais énormément d’appréhension sur le fait d’être seule et également de la culpabilité sur le fait de « profiter » de mon temps libre.
Je n’avais jamais entrepris un voyage de plusieurs semaines ou j’allais être seule et donc je craignais de ne pas savoir me débrouiller. Et à mon âge c’est rare d’avoir autant de temps libre et donc je culpabilisais d’en profiter alors que la majorité des gens de mon entourage travaillent.
Ce que je retiens c’est que je suis capable de me débrouiller toute seule et que finalement la notion de solitude est subjective car on rencontre en permanence de nouvelles personnes. Et ce temps libre je me suis battue pour l’avoir, 6 mois de procédure + travail thérapeutique de 10 mois donc j’ai le droit de profiter et de ne pas laisser le regard/commentaire des jaloux prendre le dessus !
Qu’est-ce-que tu as tiré de ton burn out et du voyage que tu as fait ensuite pour te reconstruire ?
Je suis à sec ! Sans surprise j’ai tapé dans mes économies de côté pour fiancer mon voyage et profiter au maximum, donc là je vais laisser l’été se terminer et je vais chercher du travail !
Prête à retourner travailler et enthousiaste à cette idée : la boucle est bouclée.