Clubbing à Berlin : Sisyphos malgré tout

Après le premier week-end que nous passons à la Techno Parade de Berlin, la première en 2 ans à cause du Covid (cliquez-ici pour lire), on teste le vrai clubbing à la Berlinoise et on aide à la construction d’un mini festival de collectifs allemands.

Kollage Kollectiv

Deuxième samedi, Steve revient d’England où il était pour la remise des diplômes de son frère (f*cking british). Jeff 23 nous a mis en contact avec un certain Max, on va donc le rencontrer le samedi aprèm car apparemment lui et son collectif d’art ont besoin d’aide pour faire de la construction en vue d’un évènement le week-end suivant. Du coup on passe toute l’aprem à construire des sols en palettes, construire des meubles en palettes et en bois et bouger des trucs. On dîne là-bas, barbecue vegan sur un parking : le pied. Très sympas.

Après ça, vers 18h00, L nous informe qu’ils sont au Sisyphos, et qu’ils n’ont toujours pas dormi depuis vendredi soir : « ok, on arrive » 

refoulés du Sisyphos … ou pas

Déjà en arrivant à 22h, on s’est fait 1h de queue. Au moment d’arriver devant le videur, il demande son âge à Stephen qui répond en Anglais et le mec nous dit « draussen » ce qui veut dire « dehors » en Allemand. Le mec derrière lui ouvre la porte des refoulés.

On fait style de pas comprendre et on se retourner pour choper les stickers à coller sur nos portables.

(car les photos et vidéos sont interdites à l’intérieur, donc quand tu rentres dans un club on te fait mettre une gommette sur l’objectif de ton tel).

Je ne sais comment on a fait, mais c’est passé.

On retrouve les autres, L, N, E et L et on passe la soirée à danser sur de la House dans le petit bungalow appelé « Garden ». C’était dingue. Puis on est retourné dans la salle techno, vers 8h on a pris un café, car oui y’a un coffee shop dans la boîte. Puis on a redansé. 

Le mec a fait la moue, a regardé le videur qui était déjà occupé avec d’autres gens, a refermé la porte, la fille nous a donné les autocollants, on s’est fait fouiller, on est allés au comptoir et on a payé l’entrée 25€ chacun, tampon, et ça y est on était dedans, c’était moins une. Je pense qu’on s’est fait refouler car Stev a parlé anglais et aussi car on portait les mêmes fringues que dans l’Everest ; leggins, chaussures de rando, sweat à capuche et lunettes de soleil. Bref les beaufs de base. 

Description du Sisyphos : Alors en gros y’a une plage avec du son la journée, une petite colline en bois avec des canapés ou tu peux pass-out (dormir ou k-holing), une pizzeria, une salle House Music, des chiottes qui puent un peu partout, une grande salle techno dark room immense avec plein de petits recoins pour prendre de la drogue, des bars, des bars, des cages, une autre petite salle entre techno et house où il fait 9000°C, et un couloir immense qui parfois se transforme en 4ème salle, et après bien-sûr tous les backstages. Au total environ 1500 personnes. 

Ensuite on s’est posé dehors sur la terrasse puis dans le jardin et vers 17h on est partis. On est restés au Sisyphos pendant 18 heures … On a dormi tout le reste du dimanche soir jusqu’au lundi. Heureusement je n’avais pas cours lundi matin.

Là-bas, au Sisyphos, je me suis rendu compte pourquoi les gens se droguaient, il y avait 1000 raisons qui paraissaient évidentes sur le moment. M

Tout le monde est sympa, est connecté, tout le monde se parle et la musique berce tout ça. On a l’impression d’être dans une autre réalité, loin de Berlin, de l’Occident, du monde, du stress, du travail, de la pression familiale, des potes, du système, de la thune,

là au moins perché sur ton nuage avec pour meilleurs amis tous les inconnus shlagos de la boite,

tu peux raconter ce que tu veux, te comporter comme tu veux, demain tout sera oublié, la vie réelle reprendra le dessus, ça sera dur à accepter et à vivre mais au moins pendant ce qui t’as paru être 17 minutes, tu as pu respirer, vivre, sentir, penser, vraiment. 

Contente de revivre ses expériences mais contente que ça ne soit plus ma vie. J’ai plus le temps d’être schlag, je dois construire mon empire et ma vie si veux vivre libre dans cette euphorie, sans avoir besoin de tout ça.

Quelqu’un que j’ai rencontré aux toilettes il y a 5 minutes, quelqu’un que j’ai rencontré dans la queue, quelqu’un que j’ai rencontré dans la queue des toilettes, moi.

MDMA, GHB, Extasy, Cocaïne, Speed, Acid, CBD, THC, 2CB, DMT, Mezcaline, Mushrooms, pour les plus connues et consommées.

Et encore depuis que je suis à Berlin j’ai entendu parler d’au moins 5 ou 6 autres drogues dont je n’avais jamais entendu les noms qui ressemblent à ceux qu’on pourrait donner aux frères et cousins de R2D2. Quand on tape « Best drug berlin » sur Google on tombe sur ça : « Will your brain survive your party life? – Exberliner » lol. Oui y’a du taff … 

Certains clubbers se confient et me disent qu’ils ont peur d’être schlag toute leur vie, ils aiment trop ça mais culpabilisent car ils savent que « c’est mal ».

Je les rassure en leur disant qu’ils ne finiront jamais junky, que là ils doivent profiter de ça, de kiffer ça car un jour ils en auront marre, ça sera fini. Je les rassure encore en leur disant que ça reviendra ensuite, qu’ils ne feront pas une croix sur tout ça, l’euphorie et cette ambiance unique qu’ils aiment tant où le temps n’existe pas. Ils ont l’air rassuré mais on voit qu’ils ont du mal à me croire, leurs fantômes sont bien présents et les contrôlent, les font culpabiliser et les empêchent d’apprécier pleinement le moment présent d’être high. Mais j’étais comme ça aussi alors je les comprends et je les adore avec bienveillance car je sais que j’ai raison. Bien-sûr les junkies existent mais nous n’en sommes pas et ils n’en seront pas non plus.

C’est beau. Les graines sont plantées. Les générations futures survivront à tout ça. 

À la semaine prochaine pour la suite : « Culs-nus à RSO Club Berlin »

*votre e-mail ne sera jamais communiqué à personne


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Publié par Amé

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