Après le premier week-end à la Techno Parade de Berlin, (cliquez-ici pour lire), et le deuxième week-end où nous restons 18 heures au mythique Sisyphos (lisez l’article ici) on passe notre troisième week-end au festival de Disko Babel et on se retrouve au RSO en plein after Gay-Pride au milieu de la vraie nudité.
Troisième week-end : disko babel festival & rso
Les gens qu’on a aidé la semaine passée avec les palettes organisent un mini festival qui est en fait l’anniversaire de leur lieu culturel. En fait c’est comme un skouate, mais beau, en extérieur au bord de la ligne de train avec des containers. Sur Google on peut lire : « En 2020, diskoBABEL e.V. lance un terrain d’expérimentation urbain pour les visions de l’art libre. Avec de nombreux acteurs, nous poursuivons une expérience d’apprentissage et de création en commun. Une structure expérimentale pour remettre en question les routines artistiques, culturelles et sociales – la disco Babel » ( https://www.diskobabel.de/).

⬇️ Minute socio-bullshitologie ⬇️
C’est flagrant comme l’art se vit de manière très différente d’un contient à l’autre, j’ai l’habitude de dire aux gens que :
- L’Europe a un art alternatif, en fait tout ce qui est alternatif est art et tout ce qui est art doit être alternatif (on dit que le moche est beau, on recycle du sale pour en faire de l’art). Pour moi ça vient du fait qu’ils ont tellement de mal à se regarder dans un miroir à cause de ce que leurs ancêtres ont fait aux autres et ce que eux continuent de faire endurer à la planète qu’ils essayent de changer ça. C’est ce sentiment, très propre à l’occident, de culpabilité, qui les pousse à exprimer leur art avec ce vecteur alternatif qu’on retrouve ailleurs dans le monde mais de manière moins exacerbée. Ils veulent changer la tendance, on peut les comprendre. La culpabilité crée l’alternative, et l’alternative sert à réduire la culpabilité. C’est beau dans le fond, enfin si c’est vrai, c’est sûrement que des conneries.
- L’Amérique Latine c’est une tout autre histoire. Pas de culpabilité là- bas ! Culpabiliser de quoi ? De s’être fait coloniser, vous voyez ça marche pas. Non les latinos justement comme on a pris leur culture et qu’on l’a écrabouillée sur le sol pendant des siècles, depuis la fin de la colonisation, leur art est une ré-appropriation et renaissance de leurs cultures ancestrales. Ils reconnectent avec la culture d’avant, riche en couleurs, symboles, rituels et diversité des dieux. Du coup l’art là-bas est d’ordre culturel, c’est la musique, les peintures, les sculptures, les tissues, l’artisanat, les objets anciens. Tout le monde chante ou joue d’un instrument, au Brésil ou au Mexique, l’art et la culture sont partout en fait là-bas l’art et la culture ancestrale ne font qu’un. C’est beau.
- L’Asie c’est encore un autre délire, là-bas, c’est la spiritualité qui prévaut sur tout le reste. L’art est au service de la « religion » comme on l’appellerait si on pense avec un cerveau de blanc mais en fait il s’agit de spiritualité, il s’agit de voir que ce qu’on voit avec les yeux c’est 1% de ce qui existe en réalité. La beauté des temples, des mantras, des mandalas, des dieux, des symboles, leur art représente sur terre ce qu’ils ont compris de l’au-delà. Magique c’est pour ça que je vis là-bas.
Alors que pensez-vous de ma théorie ?
Bref pour revenir à la soirée à Disko Babel : je m’occupe du bar avec Meg, et Stephen s’occupe du son pour brancher tous les DJ qui sont programmés. Super soirées et super rencontres. Les gens qui nous ont proposé de participer à l’évènements sont incroyablement inspirants, ce sont des gosses de DJ qui vouent leur vie à l’art plastique, aux installations artistiques grand format, la lumière et le son. Ils font des constructions, des effets de lumières, du mapping etc. et exposent leur art dans des festivals (Fusions), ou lors d’exposition dans d’autres pays d’Europe. Leur collectif s’appelle Kollage Kollectiv. Ils sont toute la journée avec leurs outils, du bois, de la ferraille, des câbles, scie-sauteuse, perceuse, visseuse, etc. à construire et à aménager leur petit territoire. Trop intéressant de parler avec eux et trop cool de faire du travail manuel. Moi qui passe ma vie sur l’ordi normalement, c’est cool de se salir les mains et de faire des puzzles géants en se demandant comment on va construire telle ou telle chose.
Au bar, je suis tellement bourrée (comme je tiens pas l’alcool) que je parle en français à tout le monde et tout le monde me parle français en retour et ça fini en cours de français de bourrés. On rigole bien, super ambiance, je prends une pause et avec Stephen avant son set, et on va explorer les autres containers pour voir ce que font les autres collectifs. C’est comme une immense boite à ciel ouvert avec une dizaine de salles. On va de salles en salles, c’est cool. Vers 5h du mat, Stephen prend les platines et c’est parti pour un set qui dure jusqu’à 9h du mat, tout le monde hallucine, mais oui DJ SJM est une machine. Au final exténués, on aide à ranger et on rentre se pieuter jusqu’au dimanche.
Le samedi c’est la gaypride à Berlin, on rate la parade, deg … Alors qu’on faisait du vélo en mode boring + kebab dans un kiosk à une station de métro, on se retrouve à une soirée à ROS avec N et L alias the techno Boyz. Very cool, en fait c’est l’after de la Gay Pride donc c’est la folie
tout le monde est en string, porte jarretelle, homme et femmes, femmes seins nues, tenues latex, dentelles, je vois des culs partout, c’est le paradis sur terre.
On entend des gens baiser dans les petites cabanes en bois derrière le dancefloor et dans les recoins canapés des couloirs sombres entre le 2ème bar et la dark room.
Au sous-sol : un baisodrôme avec des sièges-balançoires pour baiser en lévitation.
Le son est bon, j’aimerais me dire qu’on peut se fringuer de la même façon en Asie !
Personnes n’est rasé ici, les poils dépassent de partout et c’est ça qui est beau.
Les tenues sont osées et ce qui est ouf c’est de se dire que justement parce que c’est safe alors les filles et les mecs peuvent se fringuer ainsi. Les culs balancent sur le dancefloor, tous les mecs sont habillés en filles, harnet, robe, mini jupes en cuire, talons haut pour les hommes mais pas pour les femmes, des shoes aussi un peu style gothique, résille dans tous les sens, la peau qui déborde de tous les côtés et grosses gouttes de sueurs sur le dancefloor.
Je croise 2 ou 3 poissons aux pupilles dilatées mais pas autant qu’on pourrait imaginer vu l’endroit.
Un shot de tequila, ça + le PQ dans les oreilles en guise de boules quies sur de la techno de folie super hard en mode London 2015. J’avais l’impression d’être dans un spaceship, navette spatiale et les lumières étaient cool, je me sentais bien alors que j’étais beaucoup trop fringuée par rapport aux autres. Dans les chiottes ils faisaient +10-15 degrés par rapport à dehors et il y avait minimum 3 personnes dans chaque chiotte.
Je ne pense pas que beaucoup étaient entrain de baiser mais plutôt entrain de prendre de la drogue.
À la semaine prochaine pour la suite : « Berghain et K-hole à Berlin »
*votre e-mail ne sera jamais communiqué à personne
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Il est bien poupée ton article il est fluide et intéressant on apprend plein de choses
Gros bisous la poupée
Florence
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